Parlons d’enfance : Une 4ème édition riche d’émotions

Du 1er au 9 décembre, pour la quatrième année la ville de Trilport a organisé la semaine petite enfance autour de : « Les émotions : pourquoi et comment comprendre les émotions chez l’enfant ? ».

À l’occasion de « Parlons d’enfance » qui s’est déroulée début décembre à Trilport, des conférences ont chacune réuni une quarantaine de personnes. Autour de la puéricultrice Marie-Hélène Chandon-Coq, de la psychologue Florence Winter, puis de Sandrine Hidalgo-Valdès et Corinne Cioffi, formatrices en pédagogie positive et animatrice de la Fabrique à bonheurs, les Trilportais et Trilportaises ont pu échanger sur les thèmes  « L’importance d’accueillir les émotions du tout-petit » et « Les émotions en faire des alliées pour mieux grandir ». Au cours de cette rencontre, les intervenantes ont pu rassurer les nombreuses assistantes maternelles présentes dans la salle et soucieuses quant à la gestion des émotions des enfants qu’elles accueillent.

Ces rencontres ont su rappeler combien la prise de conscience de l’adulte, et de l’enfant lui-même de ses propres émotions sont des processus complexes. De la naissance à 6 mois, l’enfant va manifester des émotions primaires telles la douleur, le dégout et le plaisir mais aussi manifester de la colère, de la surprise et de la tristesse. Les six mois suivants, jusqu’à ses 1 ans l’interaction avec l’autre apparaît : l’enfant peut décoder les émotions des autres par l’expression sur leur visage vers 8 mois, mais il ne connait pas leur signification. Ensuite, l’enfant commence à montrer des signes de compréhension des émotions humaines. Il différencie deux types d’émotions : les émotions positives et les émotions négatives, et peut adapter son comportement en fonction de l’émotion observée chez sa mère. À partir de deux ans, l’enfant prend plus encore conscience de ses propres émotions qui deviennent plus complexes : expression de la fierté, de la gêne, ou de la honte. Commence aussi la verbalisation des frustrations. À 3 ans, l’enfant peut nommer des situations qui provoqueront ou ont provoqué une émotion.

Afin de mettre en pratique ces savoirs, le Relais d’Assistantes Maternelles (RAM) avait convié les futurs parents, parents et enfants à diverses actions comme des ateliers parents-enfants autour de Corinne Cioffi et Sandrine Hidalgo. Celles-ci ont insisté sur l’importance de toujours valoriser les tentatives d’un enfant. L’échec fait partie de la construction de l’être en devenir qu’il convient d’accompagner tout au long de son apprentissage de la vie. Comment en faire des adultes positifs si on ne leur permet pas d’être des enfants sûrs d’eux-mêmes, ayant confiance en eux ? La pédagogie positive est « un apprentissage, un changement de comportement et de paradigme » a ainsi expliqué Sandrine Hidalgo. Les deux intervenantes ont animé deux ateliers : la lecture d’un album pour enfant dans lequel celui-ci est sensibilisé à la façon d’aborder les personnes avec lesquelles il est en désaccord afin de trouver un compromis, et un second sur la fratrie et la relation « complexe » frère et sœurs, « parfois déstabilisante pour les parents ».

Des parcours moteurs ont permis de développer les capacités motrices des petits dans un cadre ludique offrant aussi aux parents l’occasion de voir évoluer leur enfant dans un autre cadre, et pas forcément sous le regard parfois trop protecteur que l’on a tendance à poser sur eux. Le spectacle « Dans les pas de papa » offrait, lui, un regard sur la relation enfant-père : « Un enfant pense à son père qui est parti. Pour travailler… ou bien ? Mais comment faire pour sentir la présence de Papa, malgré l’absence ? Entre espiègleries et petites provocations, dans un paysage de photographies de pères grandeur nature, l’enfant se questionne ». Un labyrinthe sonore et sensoriel était lui proposé au grand public et assistantes maternelles, pour rappeler que les émotions naissent aussi du bruit, du son, de la musique.

Près de 300 personnes (enfants et adultes) se sont rendues aux différents rendez-vous où échanges et informations ont permis une sensibilisation, et qui offre une poursuite à la réflexion. Cette semaine a été l’occasion de rappeler que l’enfant vit quotidiennement des émotions que l’adulte doit pouvoir accueillir en posant des mots sur ce que l’enfant lui montre afin de donner un sens à ses émotions. L’an prochain, « Parlons d’enfance » aura 5 ans. Un âge à partir duquel on devient grand…

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